
Introduction : réagir face aux enjeux des crises environnementales
LA HUTTE propose à ses client·es la mise en place systématique de pratiques d’écoproduction, et s’ils et elles le souhaitent, l’évaluation de l’impact carbone de la prestation par la mise en place d’un bilan carbone.
Mais d’abord, pourquoi s’atteler à ces enjeux ? On ne va pas faire ici un cours magistral sur les crises climatiques et de la biodiversité, la pollution, etc. D’autres le font bien mieux, comme le média Bon Pote qui a réalisé ce résumé illustré du sixième rapport du GIEC (volet 1) :


Le constat, c’est que tous les secteurs, petits ou grands émetteurs de gaz à effet de serre, ont leur part à faire dans la réduction de leurs émissions. Le Shift Project a sorti en 2021 le rapport « Décarbonons la Culture ! » dans le cadre du Plan de Transformation de l’économie française (PTEF). Il offre un panel de stratégies plus ou moins engagées sur le niveau de transformation des industries culturelles et créatives, mais son objectif est clair : rester dans les objectifs de l’Accord de Paris pour un réchauffement planétaire à moins de 2°C. Pour cela, il faut réduire les émissions du secteur de 5% par an, soit près de 40% d’ici 2030 et 80% d’ici 2050.
On parle beaucoup de chiffres, et on s’attache à la réduction des émissions carbone : il ne faut pas oublier qu’il s’agit ici de la survie de l’espèce humaine, de milliards d’autres espèces animales et végétales, et de l’équilibre des écosystèmes déjà bien bousculés. Si cet équilibre flanche, c’est notre alimentation, notre santé qui seront touchés, entraînant déplacements de population fuyant des événements climatiques intenses, des famines, et des maladies. C'est aussi la perte définitive d'un patrimoine naturel et du vivant.
Bon alors on a le choix entre céder à l’apathie, paniquer, ou réfléchir et mettre en place des stratégies d’adaptation et de réduction des impacts. Chez LA HUTTE, on choisit la dernière solution.
En quelques points, voici les raisons de choisir une prestation écoproduite et les solutions mises en place. Cliquez sur les flèches pour dérouler les points :
1. Les avantages de l'écoproduction et les raisons pour lesquelles nous devons nous engager dans une production plus respectueuse de l'environnement
Le numérique, dont le secteur audiovisuel fait partie, c’est 75% des déchets électroniques qui échappent aux filières légales de recyclage, 3 millions de tonnes de CO2e émises par an par le secteur audiovisuel en France, et de nombreux métaux rares entrant dans la fabrication des composants électroniques.


Oui, faire des images a donc un impact environnemental non négligeable, génère des déchets, demande l'extraction de matériaux rares, demande de la production d'énergie, et dans la publicité, les images servent à vendre des biens et des services pouvant générer de la consommation.
Il faut ainsi remettre en cause en amont les biens et les services que l'on propose dans le cadre de la conception des images, et connaître leur impact, avant de réfléchir à la manière communiquer dessus de manière plus responsable.
Gardons en tête les ordres de grandeurs ! Rien ne sert de réaliser une écoproduction audiovisuelle pour des produits ou des services qui seront nocifs pour l'environnement.
Les pratiques d’écoproduction, ce sont donc à la fois la mise en place de pratiques favorisant la durabilité, le partage, l’utilisation raisonnée, le biosourcing et le réemploi ou le recyclage des objets et des infrastructures, mais aussi la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur toute la chaîne de production d’une œuvre. C’est aussi prendre en compte le bien-être des personnes avec qui on travaille et les messages portés par les images que l’on crée.
Alors quels avantages cela apporte-t-il aux organisations de faire appel à des créateurs et créatrices engagé·es dans une démarche responsable ?
D’abord, les organisations qui s'engagent dans une production plus respectueuse de l'environnement peuvent faire partie d'un mouvement plus large de sensibilisation à la durabilité, en contribuant à la lutte contre le changement climatique et à la préservation des ressources naturelles. Cet engagement peut également motiver les employé·es, renforcer la culture d'entreprise, et créer un mouvement de masse en impliquant ses partenaires et ses investisseurs vers des pratiques plus vertueuses. C’est comme ça qu’on change le monde, en emportant les autres avec soi et en montrant que ce changement est possible.

De manière purement pratique, l’écoproduction audiovisuelle peut aussi aider à réduire les coûts de production en optimisant l'utilisation des ressources, en évitant les déchets et en réduisant les frais liés au transport et à l'énergie.
Elle permet d’améliorer le bien-être des équipes en étant inclusive, en offrant un cadre sécurisant vis-à-vis des discriminations, et en prenant en compte le soin porté aux personnes : alimentation saine, déplacements doux, prise de décision plus participative, etc.
Aussi, ces pratiques deviendront nécessaires dans un avenir proche pour s’adapter aux futures et actuelles législations concernant la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE). Nous n’avons plus le choix, et se mettre des œillères permettra seulement de foncer plus vite dans le mur. Il faut changer nos pratiques, ici et maintenant. Même si certaines lois ont un train de retard, nous devons montrer la voie.
2. N’y a-t-il pas un risque de greenwashing par l’affichage de ces pratiques ?
Le greenwashing ou éco-blanchiment, consiste en la communication de pratiques prétendument éco-responsable sur des produits ou services qui vont à l’encontre de la protection de l’environnement. Ces pratiques commerciales trompeuses sont punies par la loi.
Pour éviter de tomber dans ces discours, il faut être transparent, avancer des chiffres et des objectifs concrets de réduction, être cohérent·e entre le discours prononcé et les actions mises en place. Il faut aligner ses valeurs sur des actes concrets en faveur de l’environnement, et garder en tête les ordres de grandeur : si on dispose des abris à oiseaux sur les abords d’un aéroport, cela ne réduira pas l’impact réel du secteur aérien sur l’environnement.
Mesurez votre impact : utilisez des outils de mesure pour suivre l'impact de vos pratiques, afin de pouvoir quantifier les réductions d'émissions de gaz à effet de serre et les économies d'énergie. Ces résultats peuvent être communiqués de manière transparente pour montrer que votre engagement en faveur de l'environnement est réel et concret. C’est là qu’entre en jeu le bilan carbone et environnemental.

3. Qu'est-ce que le bilan carbone ?
Le bilan carbone est un outil de mesure de l'empreinte carbone d'une organisation, d'un produit ou d'un service. Il permet de quantifier les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l'activité concernée, en identifiant les sources d'émission et en évaluant leur impact environnemental. Le bilan carbone se décompose en trois étapes principales :
L'analyse des sources d'émissions : Cette étape consiste à identifier les sources d'émissions de gaz à effet de serre associées à l'activité concernée. Les principales sources d'émissions sont les suivantes : les consommations d'énergie directes (combustibles fossiles), les consommations d'énergie indirectes (électricité, chauffage, climatisation), les déplacements professionnels, les transports de marchandises, l'utilisation de matières premières, le cycle de vie des outils et infrastructures, la gestion des déchets.
Le calcul des émissions : À partir des données collectées lors de l'analyse des sources d'émissions, il est possible de calculer les émissions de gaz à effet de serre associées à chaque source. Les émissions sont exprimées en kilogrammes équivalent CO2, ce qui permet de comparer différentes sources d'émissions en utilisant une unité commune.
L'identification des actions de réduction : Cette étape consiste à identifier les actions qui peuvent être mises en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les actions peuvent concerner toutes les sources d'émissions identifiées lors de l'analyse, et peuvent inclure la réduction de la consommation d'énergie, l'utilisation de sources d'énergie renouvelable, l'optimisation des transports, la gestion des déchets, etc.

4. Les méthodes et les outils disponibles pour mesurer l'empreinte carbone en photographie
Le bilan carbone proposé par LA HUTTE analyse le cycle de production d’une prestation et quantifie l’impact carbone des différents postes, en fonction de la durée d’une prise de vue. Ainsi, il prend en compte la préparation du projet et les émissions liées à l’utilisation du bureau, la logistique de la prise de vue, de la post-production, l’impact des moyens techniques déployés, ainsi que les émissions liées au transport des équipes et du matériel, et l’utilisation du cloud.

Il n’existe actuellement aucun outil permettant la réalisation de bilan carbone pour les prestations photographiques. Il a donc fallu regrouper plusieurs bases de données et les compiler et les adapter dans un tableur.
LA HUTTE se repose essentiellement sur l’outil CarbonClap, du collectif EcoProd, qui permet de calculer les émissions de CO2 d'une prestation vidéo/cinéma. C’est grâce à cet outil, et en l’adaptant à une activité de photographe indépendant, que les calculs ont été réalisés.
Les données de base sont également issues de la Base Carbone® de l’ADEME, y compris pour les comparaisons d’émissions effectuées grâce à l’outil https://impactco2.fr/
Pour la voiture, des données plus précises ont été collectées sur https://calculis.net/co2, avec les données de consommation et d’émission de notre voiture de société.
Pour le train, ces données sont issues du Réseau de transport d’électricités (RTE) et des fréquentations de 2021 SNCF (lien PDF).
Pour le stockage cloud, l’ADEME redirige vers ce lien avec aux Etats Unis (Mix électrique américain = fourchette « haute »).
LA HUTTE propose également une ouverture sur l’impact carbone de la transaction financière de la prestation. En effet, les banques finançant des industries à forte émission de CO2, dont l’activité pollue l’air et les eaux et accélère le réchauffement climatique, il s’agit ici de l’empreinte carbone sur compte courant de la rémunération artistique nette de charges sociales et impôts, perçue pour la prestation. Les indicateurs finance proviennent de l’application Rift avec les sources de Carbon4 Finance.
Ensuite, il s’agit de lister les leviers d’actions à mettre en place pour réduire ces émissions.
5. Les mesures pour réduire l'empreinte carbone de la production audiovisuelle
🌱 PRATIQUES GÉNÉRALES | LA HUTTE œuvre pour des individus et structures engagé·es dans des démarches plus respectueuses de l’humain et de l’environnement : c’est le premier pilier d’action, pour être sûr·es que l’impact environnemental sera moins élevé et engager les parties prenantes.

🚴 LOGISTIQUE & DÉPLACEMENTS | Préférer les moyens de transports les moins émetteurs de gaz à effet de serre, comme le vélo ou le train, les transports en commun, le covoiturage et l’éco-conduite des intervenant·es, et planifier le planning en fonction de leurs horaires pour grouper les déplacements. S’il doit y avoir hébergement des intervenant·es, préférer les logements écolabellisés ou avec des pratiques de gestion de l’eau et des déchets plus respectueuses de l’environnement.

🥗 RESTAURATION | Utiliser de la vaisselle réutilisable et limiter les emballages en privilégiant le vrac, manger des produits labellisés «agriculture biologique» et «équitables» de préférence en circuit-court, organiser des repas non-carnés, donner les restes du jour aux membres de l’équipe ou s’ils n’ont pas été entamés, à des associations, et organiser un tri des déchets.

📸 STUDIO & DÉCORS | Anticiper leur conception, du montage au démontage, en se fournissant et en redonnant aux recycleries culturelles locales et en recyclant ce qui ne peut pas être donné, éviter les produits toxiques, réutiliser des décors dans plusieurs productions. Privilégier le matériel d’occasion, la mutualisation ou la location sur place pour les équipements informatiques et techniques, anticiper leur reconditionnement, privilégier les branchements ErDF, l’utilisation de LED et des flashs peu énergivores voire la lumière naturelle, privilégier les batteries rechargeables aux piles, limiter la consommation de scotch ou gaffer par l’utilisation de scratchs. Pour le stylisme, choisir des vêtements et accessoires de seconde main ou appartenant aux modèles, et définir des critères d’achat et de fabrication durable, pour ensuite les récupérer, les revendre ou les donner. Pour le maquillage, limiter les consommables, choisir des produits écolabellisés.

⚡ BUREAUX | Choisir un fournisseur d’énergie renouvelable, limiter l’archivage physique aux seuls fichiers utiles, limiter l’utilisation du cloud et l’envoi de fichiers lourds, réduire la définition des images fixes ou animées pour la diffusion web, organiser le recyclage des Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (DEEE).

6. Les limites du bilan carbone d’une prestation audiovisuelle
Dans le bilan carbone des prestations que l’on réalise, on comptabilise les émissions directes liées à la préparation, l’exécution, et la livraison de la prestation (scopes 1 et 2). Les émissions indirectes (consultation des supports visuels par des tiers, impressions sur des supports non prévus à la commande, diffusion des visuels sur internet par le ou la client·e, copies numériques et physiques chez le ou la client·e, etc.) ne sont pas prises en compte dans le calcul. Dans le cadre d’un reportage ou de portraits d’entreprise, le déplacement des participant·es à l’événement n’est pas pris en compte.
Même si LA HUTTE fait le choix de travailler pour des individus et organisations vertueuses (culture, écologie, social, artisanat), il n’est pas non plus pris en compte les émissions pouvant découler de la communication des visuels faisant la promotion de produits ou de services qui seront ensuite consommés. Cela peut représenter la principale source d’émissions de gaz à effet de serre (il s’agit du scope 3) ! Cependant, le bilan offre des liens vers des calculateurs en OpenSource, permettant aux client·es de quantifier les émissions liées à la diffusion.
Il est extrêmement important, pour que le bilan carbone fourni par LA HUTTE soit utile, de comptabiliser les émissions du scope 3. Nous ne pouvons pas connaître l’exhaustivité des données internes aux organisations pour lesquelles nous travaillons et n'avons pas la main sur la diffusion des images produites, c'est pourquoi il est impossible de les inclure dans nos bilans.
Enfin, ce bilan carbone est réalisé en interne, et malgré toute la rigueur que l'on met à sa conception, il n’est pas validé par une structure indépendante.
Il faut aussi rappeler que tout n’est pas quantifiable : travailler avec des parties prenantes engagées dans une démarche vertueuse tant sur le plan écologique que social, créer de nouveaux récits permettant d’engager un nombre important de personnes vers des pratiques soutenables et durables, prendre en compte le bien-être des personnes avec qui on collabore, les messages que l’on porte… Ces choses ne se mesurent pas avec un bilan carbone, mais elles font la différence.

Conclusion : Je n’ai pas eu le temps de tout lire, vous me faites un résumé ?
Les impacts des crises environnementales sont déjà palpables, d’où la nécessité d’adapter de nouvelles pratiques écoresponsables dans tous les secteurs, y compris les industries culturelles et créatives. Ces pratiques apportent de nombreux avantages tant sur le plan environnemental que sur le bien-être des personnes avec qui on collabore. Elles permettent également de s’adapter face aux enjeux de transformation et aux actuelles et futures règlementations environnementales. Pour cela, il faut être transparent dans ses objectifs de redirection écologique, et donc quantifier ses émissions carbone pour les réduire.
C’est là qu’entre en jeu le bilan carbone et les pratiques d’écoproduction mises en place par LA HUTTE en photographie et en vidéo. En analysant et en quantifiant chaque poste d’émissions, des leviers d’action sont mis en place sur toute la chaîne de production pour réduire l’empreinte carbone de la prestation.
Le bilan carbone fourni par LA HUTTE prend en compte les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre (GES) lors de la production des images, mais pas lors de leur diffusion, ce qui peut représenter une grande partie des émissions liées à une commande photographique ou publicitaire. Des outils existent alors pour nos client·es qui pourront poursuivre ce travail de quantification.
En parallèle du bilan carbone et de la réduction des émissions de GES, des actions liées aux enjeux sociaux permettent d’avoir un impact plus vertueux sur la société. Retrouvez les engagements RSE de LA HUTTE ici.
Les images ont un fort pouvoir mobilisateur. Utilisons-les pour améliorer le monde plutôt que pour le détruire.

Pour aller plus loin, les ressources utiles...
Calculez votre bilan carbone personnel avec le site NosGestesClimat.fr, un outil créé et alimenté régulièrement par l’ADEME.
Lisez le Guide de la communication responsable édité par l’ADEME. Il traite de la lutte contre le greenwashing, de l’éco-conception des supports (édition, communication numérique, événementiel, production audiovisuelle) et de la communication de crise. Un portail en ligne regroupant les ressources du livre est également disponible gratuitement ici : https://communication-responsable.ademe.fr/
Participez à une Fresque du Climat, une Fresque de la Culture, une Fresque du Numérique, ou une Fresque des Nouveaux Récits. Ces serious games permettent une formation d’environ 3h en groupe autour d’un jeu de société permettant de saisir ces enjeux, des causes aux conséquences, et favorisent l’émergence de leviers d’action.
Sur le même modèle, après avoir participé à une Fresque du Climat, découvrez les ateliers 2tonnes pour atteindre 2t CO2e par an et par personne en 2050, l’objectif des Accords de Paris de la COP21.